Thursday, February 1, 2007











Le Triangle Scalène
Ou les mésententes d'un "ménage à trois"

Les petites mésententes au sein du "ménage à trois" favori des Libanais commencent à s'étaler au grand jour. La figure harmonieuse que l'Iran, la Syrie et le Hezbollah cherchaient à projeter aux yeux de leurs partisans est en train de se transformer en un triangle scalène (du grec skalenos : boiteux, inégal, déséquilibré, oblique...). En voici les prémices:

• L'Iran, qui cherche à protéger ses arrières (arabes) contre une frappe américaine éventuelle, voudrait "calmer le jeu" sur la scène libanaise. C'est le but des tractations en cours avec l'Arabie Saoudite en vue d'un compromis sur le problème épineux du tribunal international.

• La Syrie, aux abois, refuse catégoriquement et par principe ce tribunal. Son instigation directe (et non celle de l'Iran) dans la récente flambée des passions au Liban est évidente. Elle cherche par tous les moyens à empêcher la création du fameux tribunal ou de le mettre à la merci du "tiers de blocage" (tiers+1) réclamé par le Hezbollah pour sa participation au gouvernement.

• Sur le front intérieur, le Hezbollah est dans l'impasse la plus totale. Sa politique du bord du gouffre, le fiasco retentissant de son mouvement, sa valse-hésitation entre accalmie et escalade, les signes contradictoires sur son acceptation et son refus du tribunal, son approbation de Paris III et la récente escalade pour le faire échouer prouvent de la manière la plus éclatante qu'il n'est pas maître de sa décision qui reste tributaire des tractations régionales.

l'Iran qui tente de jouer l'équilibriste et qui n'arrive pas à déterminer avec précision où réside son intérêt se trouve face à un dilemme: Comment "couvrir" le Hezbollah pour qu'il aille de l'avant dans l'approbation du tribunal sans mécontenter la Syrie qui reste pour lui une carte précieuse dans sa confrontation avec les Etats-Unis ?

Pousser le Hezbollah vers la guerre civile n'est sûrement pas la politique de l'Iran qui ne veut pas perdre un "investissement" de plus de 25 ans. La main déstabilisante de la Syrie est de ce fait absolument évidente.

Dans un "ménage à trois" consenti, l'un des trois finit, tôt ou tard, par endosser le rôle du cocu. A vous de choisir ou d'attendre la suite du psychodrame !

Et le Général ? j'ai failli oublier le pauvre Général. N'ai-je pas déjà dit qu'il était le dindon de la farce ? Alors, à quoi bon répéter une lapalissade ?