Wednesday, February 17, 2010



















Sa majesté fourrée, Hassan Raminagrobis


N’est-ce pas qu’il devient plus gras et plus dodu ? Obnubilés que nous sommes à guetter sa dernière menace, nous oublions de prêter attention à son allure. Et pourtant, d’apparition en apparition, ses pommettes enflent et sa silhouette gagne en rondeur. Sa majesté fourrée, Hassan Raminagrobis ressemble de plus en plus à un gros chat (persan s’entend) qui ne se contente pas d’être casanier, mais qui vient périodiquement ronronner dans nos petites lucarnes pour nous annoncer les catastrophes à venir (cette fois, il veut tout détruire, absolument tout. Il le dit si gaiement qu’il en est au bord de la pâmoison).

Il existe partout des «chats gouttière» dont la race est impossible à déterminer. Partout aussi, il existe des «chats canapé» qui servent comme animaux de compagnie. Au Liban, notre chat de compagnie s’abrite toujours derrière un écran, toujours présent et toujours inaccessible. Appelons le par commodité notre «chat télé» et cédons encore une fois la place à l’immense Jean de La Fontaine qui mieux que quiconque a su décrire notre Grippeminaud national:

« C'était un chat vivant comme un dévot ermite,
Un chat faisant la chattemite*,
Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras,
Arbitre expert sur tous les cas. »

* Faire la chattemite: affecter des manières douces et modestes pour tromper son entourage.