Tuesday, June 26, 2007















Le Hezbollah ou les limites de la perfidie


Un "Etat fort et capable". C'est le leitmotiv qui revient inlassablement dans le lamento sempiternellement marmotté à nos oreilles par Hassan Nasrallah. Cependant et en dépit de sa sagacité, le préposé aux missions divines oublie toujours de nous préciser le rôle qu'il compte faire jouer à son parti dans l'édification de cet Etat.

Sur cette question, il perd subitement toute sa faconde et son éloquence tarit. Il préfère sans doute attendre l'effondrement de l'Etat existant pour pouvoir enfin le reconstruire selon un format dont on peut imaginer déjà les contours "divins".

Qu'il ait mis en veilleuse la "libanité" de son parti pour se mettre au service exclusif de ses puissants parrains régionaux était parfaitement compréhensible et même inévitable pendant la période écoulée.

D'aucuns avaient pensé que l'avènement de la nébuleuse intégriste et la sauvagerie de ses premiers exploits, notamment contre l'Armée, allaient conduire le Hezbollah et ses alliés locaux à infléchir leur politique de diabolisation du gouvernement. Or, non seulement cette politique n'a pas changé, mais elle prend aujourd'hui des élans hystériques !

Hassan Nasrallah et son frère siamois, Michel Aoun, estiment sans doute que le gouvernement finira par s'effondrer sous les coups de boutoir conjugués du terrorisme d'Etat et de la sauvagerie intégriste, mais leur cécité devant l'ampleur des dangers et la poursuite de leur politique d'opposition aveugle contribuent davantage à épauler la nébuleuse terroriste qu'à la juguler.

La vermine intégriste est parmi nous et nos deux trublions continuent à se délecter comme des malades à l'idée que tout ce qui peut contribuer à affaiblir le Gouvernement et l'Armée ne peut être que bénéfique pour l'opposition.

Si la mauvaise foi est chose courante en politique, les parties en conflit s'imposent généralement des gardes-fous pour ne pas verser dans l'irrémédiable. Ce n'est point de mauvaise foi dont fait preuve notre binôme aujourd'hui, mais d'ignominie ! Car comment qualifier autrement leurs déclarations visant à rejeter la responsabilité du carnage des soldats sur le gouvernement ?

Ce n'est pas en conviant à une messe et en versant des larmes de crocodile que le Général "défroqué" réussira à tirer son épingle du jeu et ce n'est pas non plus en fixant de nouvelles lignes rouges que le Hezbollah contribuera à éliminer la vermine intégriste.

Disposer d'une montagne d'armements dans ses hangars et oser critiquer la livraison de quelques munitions à l'armée, qui conduit avec peu de moyens un combat héroïque, est un acte d'une rare bassesse de la part d'un parti qui passe son temps à se gargariser des principes d'honneur et de morale.

Aujourd'hui, le Hezbollah se hâte de condamner l'attentat contre la FINUL, mais il feint d'ignorer que le feu terroriste risque d'embraser ses propres territoires. Il comprendra peut-être alors, mais un peu tardivement, les limites de sa propre perfidie.