Tuesday, August 10, 2010













L'histoire d'un thriller qui a fait pschitt !


Le rhéteur sophiste a fini par s'emmêler les pinceaux. Après avoir chauffé le pays à blanc, lancé ses sbires dans une campagne d'intimidation sans précédent et promis de faire tomber le ciel sur la terre, Hassan Nasrallah a accouché d'une souris. Au lieu des révélations fracassantes promises, il a de son propre aveu apporté des pistes et des indices et non des preuves. En un mot, il s'est planté comme une buse.

Depuis quelques semaines, Hassan Nasrallah vit une peur bleue. Son parti longtemps innocenté d'avoir trempé dans l'assassinat de Rafic Hariri, est devenu brusquement le principal suspect. Comble du drame, la Syrie, longtemps mise sur la sellette, est sur le point d'en sortir indemne. La logique voudrait que les deux alliés soient accusés ensemble et non l'un sans l'autre, car on ne voit pas comment la Syrie pourrait avoir commis un acte aussi énorme sans en avoir informé, voire impliqué son fidèle allié. L'inverse est tout aussi vrai, car il est impossible que le parti chiite armé se soit lancé dans une telle entreprise sans être chapeauté par l'autorité de tutelle omnipotente. Pour un parti qui ne manque pas une occasion de nous seriner l'intégrité morale sans faille de ses adeptes, le coup est doublement dévastateur.

Brusquement, l'image forgée au fil des ans s'est brouillée. La superbe d'antan s'est volatilisée d'un seul coup, cédant la place à une inquiétude qui frise l'affolement. Pour la première fois, Hassan a peur. Il a beau se donner une contenance, son anxiété crève les yeux et ce ne sont pas ses apparitions saucissonnées, sa sérénité feinte et ses fausses révélations qui vont arranger les choses. Le piège s'est donc refermé et il se retrouve seul acculé à trouver une échappatoire hors de sa portée. Accuser Israël est un pis-aller et il le sait bien, mais que peut-il faire d'autre sans se saborder.

Oh, le pauvre malheureux ! Il faisait vraiment peine à voir s'emberlificotant dans sa démonstration et cherchant à faire croire à des imbéciles que quelques photos aériennes rassemblées dans la hâte étaient autant d'indices sur l'implication d'Israël dans l'assassinat. Non, Hassan Nasrallah donnait l'impression de ne pas croire lui-même aux arguments qu'il avançait. Le brillant orateur s'est transformé hier en un rhéteur ridicule et pitoyable cherchant par tous les moyens à restaurer la crédibilité d'un parti aux abois dont l'image a été à jamais écornée.


Le thriller de l'été a fait pschitt. Place aux soap-opéras du Ramadan, en attendant les orages de l'automne qui s'annoncent dévastateurs.