Tuesday, September 30, 2008












Le Général, le gardénia et le "voleur"

Michel Aoun ne s'appartient pas. Il appartient à tous les Libanais, sans exception, aussi bien à ses amis qu'à ses ennemis. Parfaitement ! Il fait partie intégrante de notre vie politique et de notre vie tout court. L'heure est aux embrassades, il est donc du devoir de chaque Libanais d'aimer son prochain, de veiller sur lui et de le protéger. Qui d'autre que le Général mérite mieux notre sollicitude.

Or, le rythme qu'il s'est imposé depuis quelque temps n'augure rien de bon. Prenez ses diatribes, par exemple, à peine en avait-il fini avec la presse qu'il s'en prenait au "voleur" Siniora pour l'abandonner aussitôt et se retourner contre les édiles. Il s'épuise trop et franchement, nous ne pouvons pas le laisser se ruiner les nerfs de la sorte. Et puis, il devient quelque peu erratique, notre Général. Rappelez-vous, il n'y a pas si longtemps, il offrait un magnifique gardénia blanc à celui qu'il traite aujourd'hui de voleur. Est-ce raisonnable ?

Il faut donc agir vite, sinon il va se perdre et nous perdre avec lui. Pourquoi sommes-nous si préoccupés ? Vous n'y avez probablement pas pensé, mais imaginez une seconde le bébé-éprouvette Gibran Bassil remplaçant Michel Aoun à la tête du CPL et vous aurez une petite idée de la catastrophe qui nous attend. Vade Retro Satanas !

Rien que cette perspective, doit nous inciter tous à agir au plus vite et de veiller à sa santé physique et mentale. Mais qu'on ne s'y méprenne pas, nous ne cherchons pas à lui faire changer de politique ou de comportement, ni même à l'obliger à arrêter complètement ses diatribes.

Nous voulons juste lui éviter le pépin fâcheux pour qu'il arrive frais et dispos aux élections. Qui veut voyager loin doit ménager sa monture. Et après, advienne que pourra !

Il doit bien exister parmi ses amis un neurologue pour l'aider à se calmer un peu. Alors, pour l'amour de Sayyed Hassan (et pas de Dieu, car il faut éviter de trop le mêler à nos petites histoires, son représentant au Liban doit suffire largement), que ses amis se remuent un peu bon sang !

Les êtres exceptionnels comme Michel Aoun, il en émerge un par siècle dans nos contrées, n'est-ce pas une raison suffisante pour le couver de notre amour et le chouchouter ? Et, si ses fidèles les plus proches (probablement tétanisés de peur) ne se sentent pas capables de lui faire entendre raison, il nous revient à nous, ses adversaires, de nous acquitter de la pénible tâche !

Alors voilà, réflexion faite, le mieux serait de le mettre à la diète forcée. Pas de télé, pas de radio et surtout pas de conférences de presse pendant au moins trois mois. Ensuite, il faudra l'empêcher de lire les journaux (s'il voit une seule fois la tête d'un Siniora, d'un Hariri, d'un Geagea, d'un Murr ou même d'un Sfeir, il risquerait d'exploser aussitôt et c'est la rechute immédiate). Et, pour l'aider à mieux se calmer, il serait judicieux de placarder, chez lui à Rabieh, des posters de Hassan Nasrallah. Plus on en met, mieux il se portera.

Reconnaissons-le, le régime est assez sévère, mais indispensable. Sa santé mentale est en jeu. Une fois les trois mois passés, on pourra tenter un petit assouplissement et l'autoriser à avoir une petite crise de nerfs par ci ou à lancer une petite diatribe par là contre l'adversaire de son choix. Mais il faut surtout lui éviter l'overdose.

S'il accepte de suivre scrupuleusement ce régime, il sera sauvé. Et nous, nous aurons contribué à insuffler un peu de sérénité dans son cerveau agité par mille et une tempêtes. Nous savons, malheureusement, qu'à l'approche des élections, ses démons vont le reprendre, mais qu'on ne vienne surtout pas nous en blâmer, on aura tenté l'impossible pour l'aider.

Et après tout, you can't teach an old monkey to smile.