Friday, January 14, 2011























Au pied ! Walid bey… Amrak Sidi

Depuis qu’il a viré sa cuti et s’est docilement mis à genoux, Joumblatt savait parfaitement qu’au bout du chemin, l’absolution des péchés commis ne lui serait définitivement acquise qu’au prix de nouveaux péchés à commettre. Ses actes d'allégeance répétés ne suffisent plus pour répondre à l’attente de ses nouveaux maîtres et seigneurs. Certes, Hassan et Bachar en sont toujours friands et continuent à savourer ses cantilènes de repenti, mais aujourd’hui la donne a changé et ils veulent du concret.

L'acte d'accusation est imminent. Il y a donc péril en la demeure. Aussi, la majorité parlementaire doit changer de camp au plus vite pour permettre à la Syrie et à la milice "divine" d'avoir un gouvernement à leurs bottes, prêt à exécuter sans broncher tout ce qui lui sera demandé pour contrer cet acte d'accusation qui les fait trembler malgré toutes leurs dénégations.

Faire sauter le gouvernement est une chose, mais en former un nouveau, c'est tout autre chose. Dans l'immédiat, ce qu'ils attendent de lui, c'est de changer l’étiquette d'une partie de ses onze députés pour faire basculer ladite majorité. Walid doit bien ça à Hassan qui avait misé sur lui et s’était personnellement porté garant pour que les portes de Damas lui soient ouvertes. Il le doit aussi à Bachar qui avait accepté en toute magnanimité de faire table rase du passé et l'avait accueilli les bras ouverts.

Pour Joumblatt, l'heure de payer a sonné. Jusque-là, il pouvait être tout à la fois au four et au moulin. Ce temps est révolu. Maintenant, il va falloir raquer. Pour faire chuter le gouvernement, il n'a même pas été sollicité (le druze désossé et grillé sur braises a été gardé pour la bonne bouche, miam-miam !). Un simple coup de fil a suffi au ministre chiite, véritable cheval de Troie infiltré auprès du Président de la République (pauvre dindon qui n'y peut mais), pour qu'il plie l'échine et rejoigne la conjuration sur le champ.

Pour la formation du nouveau gouvernement, la contribution de Joumblatt est non seulement requise, mais indispensable. Les putschistes disposent aujourd'hui de 57 députés. Il leur manque 8 autres pour pouvoir imposer leur candidat et former le gouvernement. Joumblatt est donc sommé d'entraîner dans son sillage les députés faisant partie de son bloc. Hormis Marwan Hamadé, les quelques fidèles du PSP le suivront à coup sûr. Pour les autres, les tractations resteront ouvertes jusqu'à la dernière minute. Mais à vrai dire, les résultats de ce "pointage" importent peu, car si les conjurés réussissent à réunir les 65 députés, ce sera essentiellement grâce à la défection du renégat druze.

Aujourd'hui, les dés sont jetés et lorsque l'ordre lui sera donné, Joumblatt s'exécutera de bonne grâce et sans rechigner. Et dans cette dernière foulée, il aura accompli son fatum dans l'abjection et l'infamie.

Au pied ! Walid bey… Amrak Sidi