Thursday, September 4, 2008













L'ultime félonie du Général Aoun !

Il fut un temps où il essayait (bien que contre son tempérament) de ménager la chèvre et le chou. Le peu de pudeur, dont il se drapait parfois, lui servait à cajoler les plus récalcitrants de ses opposants. Ces temps sont maintenant révolus. Après avoir été pris par l'hameçon de Nasrallah et que ce dernier l'eut bien ferré, il se conforme désormais parfaitement au rôle qui lui fut assigné et ne s'en écarte plus d'un iota.

Ses rêves présidentiels s'étant évaporés (peut-être qu'il y croit toujours), Michel Aoun a désormais d'autres lièvres à courir, le principal étant la survie de son courant politique. Son souci majeur n'est point de perdre ses députés aux prochaines élections, mais bien d'en maintenir le nombre. Quel que soit l'état actuel de sa popularité (nul ne le sait encore), il n'a d'autre choix que de s'appuyer sur les voix chiites pour se renflouer dans le cas où cette popularité s'avèrerait vacillante.

Tout cela est bien logique. L'entente scellée en février 2006 fonctionne aujourd'hui à la perfection et le Général ne doit avoir aucune crainte à se faire quant à la loyauté de l'enturbanné. Hassan et Michel s'entendent comme larrons en foire. Ils s'entendent tellement bien que ce dernier ne refuse plus rien au Hezbollah, qui l'a pris si gentiment sous son aile et qui continue à le couver jusqu'à l'étouffement.

Il a été dit (et c'est vrai) que Michel Aoun assurait en milieu chrétien la couverture dont rêvait le parti khomeyniste pour entreprendre ses folles équipées. Cela faisait partie du troc initial et bien que le parti armé chiite n'ait pas voulu ou pu (diktat du Faqih oblige) honorer sa promesse de le soutenir jusqu'au bout comme candidat à la présidence, Michel Aoun, la mort dans l'âme, ne lui en a pas tenu rigueur. Peut-on se défaire d'un pacte avec le Diable ?

Michel a donc avalé la couleuvre et attendu patiemment que se dissipent les nuages. Il n'a pas attendu longtemps ! À peine l'accord de Doha signé, scellant la victoire écrasante de son allié, qu'il a repris du poil de la bête et retrouvé toute sa "jouvence". Les batailles électorales à venir s'annoncent désormais pour lui sous de meilleurs auspices. Toutefois, pour s'assurer que la manne des voix chiites ne lui fasse pas défaut, il doit mieux s'acquitter de son rôle d'alibi. Qu'à cela ne tienne, son allié n'a même plus à le lui demander, Le Général prend lui-même les devants pour lui décerner gratuitement les alibis et satisfecit dont il a besoin.

Les voix chiites valent bien une messe et Michel Aoun irait jusqu'à monter en chaire pour chanter les louanges de son allié et l'absoudre de tous ses péchés.

Il serait fastidieux de rappeler toutes les compromissions du brave Général et toutes ses "petites" trahisons. Contentons-nous de le citer personnellement sur le dernier de ses actes de félonie concernant l'assassinat du capitaine Hanna.

"Il ne faut pas mélanger les considérations liées à cet accident avec celles qui ont trait à la stratégie de défense et les armes du Hezbollah. Toutes les armées peuvent être victimes d’accidents regrettables. Le destin nous guette parfois", a prêché le Général, qui se vautre si bien désormais dans la fange de sa propre ignominie.