Wednesday, September 10, 2008











Glapir 24/7, quel drôle de métier !

Nul ne conteste à Michel Aoun son droit à l'expression, ce droit fait partie des libertés fondamentales inhérentes à tout régime démocratique. Cela doit aussi être valable pour le Liban, même si sa démocratie n'est qu'approximative. Ce qui est contestable, en revanche, c'est cette volonté irrépressible du "Général" de dénier ce même droit aux autres et de glapir à tout bout de champ pour faire valoir sa propre vérité contre celles de tous les autres.

Son orgueil démesuré, sa susceptibilité maladive, sa méfiance excessive et la fausseté de son jugement ne suffisent pas pour expliquer ses attaques récurrentes contre la presse et contre les journalistes. Lorsqu'il les prend pour cible, Michel Aoun procède d'une "logique" politique qui n'a strictement rien à voir avec la "paranoïa" dont on l'accuse.

Loin de s'assagir après avoir stigmatisé une première fois L’Orient-Le Jour, il revient à la charge comme un roquet hargneux qui se laisse griser par ses propres jappements. Le comble, c'est qu'il feint de s'étonner que ses déclarations agressives aient pu soulever le tollé que l'on sait. Admettons que le journal en question n'ait pas pris les précautions nécessaires avant de titrer sur sa une que le capitaine a été assassiné "de sang-froid". En toute logique, il revenait au Hezbollah, premier concerné par l'affaire, d'intenter au journal un procès pour avoir colporté des accusations infondées. Si le parti khomeyniste ne l'a pas fait, c'est qu'il savait pertinemment que son "chien de garde" en milieu chrétien allait se charger de la basse besogne !

Mais Le Général ne se contente pas de renouveler ses attaques contre L’Orient-Le Jour, il profite de l'occasion pour contester à l'armée le droit de survoler les territoires contrôlés par le Hezbollah, sans oublier au passage d'arroser Al-Mustaqbal, une feuille de chou qui a osé se solidariser avec le journal vilipendé.

"Nous voulons savoir comment l’hélicoptère est arrivé sur les lieux de l’accident. Nous souhaitons que le commandement de l’armée nous dise qui a donné l’ordre (de survoler le territoire) ? Quelle était la mission, quel était l’itinéraire ? " Fichtre ! Un ancien chef de l'armée qui conteste à la même armée ses prérogatives les plus élémentaires. Décidément, le délire du Général atteint des paroxysmes inégalés !

Par loyauté envers son allié, Michel Aoun a décidé de ne plus laisser passer la moindre critique dont le parti khomeyniste ferait l'objet. Celui-ci s'occupe de déblayer le terrain "chez lui", à charge pour son fidèle valet de s'occuper des voix discordantes dans la zone qu'il considère comme sa chasse gardée. Le partage du travail fonctionne à la perfection. Le Hezbollah s'arroge le droit de faire usage de ses armes quand il le veut et contre qui il veut, le Général, quant à lui, se contente du rôle de père fouettard qui distribue les coups aux vilains garnements.

Le Général peut japper tout son soûl, 24/7 s'il le souhaite, mais il ne doit pas oublier qu'un roquet est connu pour faire du bruit, beaucoup de bruit, rien que du bruit !