Friday, February 4, 2011












Dans les méandres de l'infamie

Non, mais écoutez qui parle ! Cette volubilité soudaine et cette propension imbécile à vouloir donner des leçons en "révolution" aux Égyptiens de la part de quelqu'un qui vient juste de déserter sa propre "révolution" ont de quoi vous couper le souffle. Il ne manque vraiment pas d'air notre Judas druze. Non content de tourner le dos à des principes qu'il chérissait il y a peu et de proclamer fièrement son inféodation à la coterie des assassins, il s'enfonce dans la boue, s'y vautre, s'y étend et s'y roule, sans vergogne et sans retenue. Mais pourquoi se retiendrait-il ? N'a-t-il pas déjà assuré ses arrières ? Alors pour ce qui est de l'abjection, il y va pour de bon et y installe ses quartiers.

À nous d'admirer la souplesse du stretching et l'art du grand écart.

Walid Joumblatt veut que Moubarak "entende les appels de son peuple et s'en aille dans le calme". Il veut que le peuple égyptien "tienne bon jusqu'au départ du tyran". Bah, mais c'est bien sûr. Quel mal y a-t-il à soutenir un peuple contre son tyran. Absolument aucun et nous sommes tous invités à en faire autant, ne serait-ce que par respect de la dignité humaine. Sauf que Walid bey veut nous persuader que les tyrans ne se ressemblent pas tous, qu'il en existe des bons et des mauvais, que Bachar est foncièrement bon alors que Hosni ne l'est point, que le premier est un chantre de la démocratie et que le second n'est plus qu'une déjection.

N'est-ce pas beau comme l'antique ? Sure thing !

Qui se rappelle du chef druze sautillant un certain 14 février 2007, Place des Martyrs et criant jusqu'à l'aphonie sa révulsion du "serpent qui a fait fuir tous les serpents". Mais à quoi bon traduire, savourons plutôt en VO les propos qu'il tenait à l'époque à l'intention de son actuel ami le tyran Bachar:

جئنا إلى ساحة الحرية، لنقول لك يا طاغية دمشق، يا قردا لم تعرفه الطبيعة، يا أفعى هربت منها الأفاعي، يا حوتا لفظته البحار، يا وحشا من وحوش البراري، يا مخلوقا من أنصاف الرجال، يا منتجا إسرائيليا على أشلاء الجنوب وأهل الجنوب، يا كذّابا وحجّاجا في العراق، ومجرما وسفّاحا في سورية ولبنان. جئنا لنقول إنه صحّ فيك قول الشاعر نزار قباني «في كل عشرين سنة يأتي رجل مسلح ليذبح الوحدة في سريرها ويجهض الأحلام». (...) في كل عشرين سنة يأتي إلينا رجل معقّد يحمل في جيوبه أصابع الألغام. لكن في هذه السنة، والقول لنا لـ14 آذار وكل اللبنانيين، في هذه السنة ستأتي المحكمة ومعها القصاص والعدل وحكم الإعدام