Saturday, December 25, 2010















Entre Chapons (14M) et Dindes (8M)

S'il est un problème qui agite tous les ans les esprits à l'approche des fêtes de fin d'année, c'est bien celui du choix, pour le repas de Noël, entre la dinde et le chapon. La dinde aux marrons a depuis longtemps été le plat fétiche des Français, mais au fil des ans, le chapon, plus goûteux et plus calorique, a pris de l'ascendant sur le pataud volatile.

Les Libanais qui agissent par mimétisme en toutes choses sont également partagés entre les dindes du 8 mars et les chapons du 14, mais dans le "pays islamique du cèdre" (puisqu'il va bien falloir admettre l'évidence), ce sont les dindes qui ont le vent en poupe et finiront probablement par remporter la partie. Mais pourquoi les zigotos du 14 mars seraient-ils des chapons et les fous furieux du 8 mars des dindes ? La classification est moins arbitraire qu'on ne le pense.

Jugez-en vous même:

Pour atteindre une plus grande tendreté, le chapon doit impérativement être castré. Ses roustons étant à l'intérieur du corps, il faut pratiquer deux incisions pour arriver à les lui arracher à vif. N'est-ce pas ce qui est arrivé aux chapons du 14 mars, d'abord de leur propre fait (inutile de rappeler ici leurs reculades multiples et répétées), mais aussi grâce aux incisions pratiquées avec méthode par des dindes pressées d'en découdre. Toute la question est de déterminer leur part de responsabilité dans cette lente émasculation d'autant qu'un chapon est réputé "picorer sa chair" pour ne pas développer une couche de gras, ce qui la rend si moelleuse, comme c'est le cas de nos pauvres 14M libanais.

Si en revanche, la dinde est pauvre en calories et en cholestérol, elle est particulièrement sensible aux zoonoses. En effet, tous les élevages de dindes proviennent d'un petit nombre de reproducteurs, ce qui a entrainé une perte de diversité génétique, qui rend les souches domestiquées plus sensibles aux flambées épidémiques. D'où leur confinement obligatoire dans des zones à risque. Les dindes libanaises ont délibérément choisi leur propre confinement dans des zones protégées qui échappent à tout contrôle, ce qui ne les a pas empêché d'être contaminées par le FQH-N1, un virus particulièrement virulent du nom d'un certain Faqih qui a été le premier à le propager en Iran d'abord, puis au Liban.

Ainsi, le Liban vit depuis quelques années au rythme des empoignades entre les chapons émasculés du 14M et les dindes du 8M, infectées par le FQH-N1 dont ils importent les souches successives pour se les inoculer à volonté à la veille de chaque flambée de violence.

Nul ne peut prédire l'issue de ce combat (de coqs), mais en l'absence d'un antivirus efficace, d'aucuns parient sur une victoire inéluctable des dindes sur les chapons. C'est d'autant plus probable que les deux omnipraticiens (un dictateur qui multiplie les galipettes et un roi fossile qui ne finit pas d'agoniser) chargés de trouver l'antidote sont loin d'être des lumières en la matière et souffrent des mêmes symptômes!

Merry Hassanmas and Happy New Fitna !