Wednesday, October 6, 2010
















Mea culpa, mea maxima culpa

Ce qui étonne quand même le plus, c'est bien ce culot qu'ont les Libanais de vouloir à tout prix découvrir l'identité des assassins qui sévissent depuis des lustres dans leur pays. Mais qu'est-ce qui leur prend à la fin de vouloir obstinément rompre avec une tradition qui n'a jamais souffert de contestation et qui veut que l'assassinat politique soit le prolongement de la politique par d'autres moyens. Cet entêtement qu'ils manifestent depuis cinq ans est pour le moins étrange et dénote d'un manque de savoir-vivre inaccoutumé dans nos contrées.

À force de vouloir jouer aux justiciers, voilà que d'accusateurs, ils sont devenus des accusés. C'est bien fait pour eux, ils n'ont pas voulu entendre raison, ils doivent maintenant payer le prix de leurs étourderies. N'ont-ils pas simulé tous ces assassinats pour mieux accabler d'abord la Syrie et ensuite le Hezbollah ? N'ont-ils pas ourdi tous ces complots afin de se débarrasser de la résistance héroïque qui défend bec et ongles notre pays meurtri ? N'ont-ils pas fabriqué de faux témoins afin d'appuyer leurs accusations mensongères ? N'ont-ils pas pris le parti de l'étranger contre leurs propres frères ?

Pour l'ensemble de ces méfaits, ils doivent payer aujourd'hui. Jour et nuit, ils doivent remercier la Syrie pour sa patience et sa magnanimité, la Syrie qui a stoïquement supporté leurs médisances et leurs calicots, la Syrie qui n'a jamais agi que pour leur bien-être et qui a consenti tous les sacrifices pour que le petit pays frère retrouve la paix et la prospérité. Oui, ils doivent se mettre à genoux et demander pardon au docteur Bachar qui a accepté encore une fois de nous prendre sous son aile protectrice.

Jour et nuit, ils doivent remercier Hassan Nasrallah pour son immense sagesse et pour les égards attentionnés dont il gratifie ses concitoyens, Hassan Nasrallah qui a consenti de vivre cloîtré afin de mieux défendre notre pays, Hassan Nasrallah qui continue d'envoyer à trépas des centaines de ses militants pour que les Libanais puissent vivre la tête haute et ne plus avoir à subir l'arrogance israélienne. Oui, ils doivent faire acte de contrition et demander humblement pardon à Hassan le miséricordieux qui est obligé d'envoyer périodiquement ses miliciens dans la ville afin de juguler la fitna qui nous menace.

Nous Libanais, aveuglés un moment par la haine contre la Syrie et la résistance, faisons amende honorable et demandons humblement pardon au Docteur Bachar El-Assad et à Son Éminence Hassan Nasrallah de toute offense que nous aurions pu causer en les accusant injustement de crimes qu'ils n'ont pas commis, qu'ils ne pouvaient pas commettre et qu'ils ne commettraient jamais.

Nous Libanais, conscients enfin du rôle protecteur de la Syrie, demandons expressément qu'elle prenne définitivement en charge l'administration de notre pays et qu'elle y instaure les mesures d'urgence qu'elle trouvera nécessaires. Nous savons qu'elle le fera pour notre propre intérêt et sommes prêts à nous transformer tous en délateurs pour dénoncer tous ceux qui, parmi nous, oseraient contester son rôle bienfaiteur.

Nous Libanais acceptons désormais sans broncher que d'autres crimes soient commis à l'avenir et s'il plaît au Docteur Bachar et à Son Éminence Hassan d'organiser eux-mêmes ces nouveaux crimes, nous leur serons infiniment reconnaissants et nous les remercions d'avance, car nous savons d'ores et déjà qu'ils le feront exclusivement pour notre bien-être, rien que pour notre bien-être et pour notre paix éternelle.

Viva la muerte !