Wednesday, September 24, 2008













Pi et le chef de clan analphabète

Quel peut être le processus mental qui a conduit Sleimane Frangié à choisir la lettre Pi comme emblème de son mouvement ? Ni lui, ni les "intellectuels" dont il achète les services n'en ont jamais fourni la moindre explication. Est-ce la belle calligraphie du symbole qui l'a séduit, ou bien est-ce tout simplement la fascination d'un analphabète par la constante qui sert depuis l'Antiquité au calcul du périmètre d'un cercle ?

Ce choix est d'autant plus étrange que ce petit-fils d'un autre analphabète notoire et ex-président de la république n'est pas connu, non plus, pour être un autodidacte qui aurait été pris, pendant qu'il faisait brouter ses chèvres, d'un goût irraisonné pour les mathématiques en général et pour le fameux nombre en particulier.

Tout individu qui a suivi une scolarité normale connaît la formule qui donne le périmètre d'un cercle à partir de son rayon et du nombre Pi, qui vaut approximativement 3,1416. Dans l'Antiquité, les Égyptiens s'en servaient déjà comme méthode de calcul du même périmètre. La biographie officielle de Sleimane Frangié indique que sa mère Vera Qirdahi appartenait à une "grande famille égyptienne", mais est-ce une raison pour s'approprier le nombre et de faire remonter sa filiation jusqu'à l'Antiquité ?

Si l'on s'amuse à trafiquer le sens des symboles de la sorte, on arriverait facilement à créer des liens de parenté entre le milicien analphabète et Imnotep IV (ou Ramsès II, tant qu'on y est) !

Les Frangié n'en sont pas à leur première élucubration. Le grand-père de l'actuel Sleimane Frangié avait déjà revendiqué une ascendance avec les Mardaïtes, lors de la création en 1975 de sa milice Al-Marada. Il cherchait à mettre en avant une identité ethnique mythique et nationale propre à son clan. Peut-être, son descendant se sent aujourd'hui trop à l'étroit dans cette identité étriquée et cherche à lui donner une dimension encore plus antique. Qui sait ? Partant de là, tout devient possible. On pourrait même faire passer un éléphant libanais (il en existe sûrement à Zghorta) à travers le chas d'une aiguille !

S'il est vrai qu'aucune explication n'a été donnée par notre analphabète pour le choix de Pi comme emblème de son courant, le fameux signe grec a toutefois été "investi" d'un sens que même Aristote n'aurait jamais osé lui donner. C'est une page de Wikipedia (lire ici), probablement rédigée par un "nègre" de Frangié, qui nous en dévoile les arcanes:

"Pi: Unity of purpose, Depth in justice, Core values, Perseverance through adversity, Resilient stands." Rien de moins !

Libanais, Libanaises,

Courez vite vous enrôler ! Jamais vous ne trouverez au Liban ou ailleurs une milice qui a réussi à embrasser autant de "valeurs fondamentales" et à les concentrer dans un si petit symbole.