Saturday, February 20, 2010















Vous allez la fermer votre gueule ?

Ne voyez rien de mal, n’entendez rien de mal, ne dites surtout rien de mal et il vous n’arrivera que du bien ! N’est-ce pas cela l’essence de la sagesse ? Respectez ces trois conditions et le mal vous épargnera, nous enseignent, depuis fort longtemps, les singes Mizaru (l’aveugle), Kikazaru (le sourd) et Iwazaru (le muet).

En ne voyant rien de mal dans la politique du Hezbollah, en feignant ne rien entendre des menaces proférées à répétition par le reclus enturbanné et en s’abstenant de dire franchement ce qu’elle pense de son armement, la majorité accepte délibérément de s’émasculer en croyant fermement agir pour le maintien de la paix civile.

Dans un article remarquable (lire ici), publié ce matin dans le quotidien Al-Hayat, Hazem Saghieh pose une question à deux volets : Est-ce que la majorité des Libanais peut aujourd’hui dire franchement ce qu’elle pense des armes du Hezbollah et des politiques syrienne et iranienne au Liban ? Est-ce que cette même majorité est capable de se prononcer sur sa vie, sur sa mort et sur l’énorme sacrifice qu'elle doit consentir sans qu’elle soit consultée ?

Au cœur de cette double question se profile la démarche insidieuse du Hezbollah. Ce n’est plus la menace par les armes, mais le conseil enveloppant et « paternel » qui intime aux Libanais le «bon choix». Ainsi, les Chrétiens libanais savent désormais ce qu’ils doivent faire et penser pour ne pas subir les sort des Chrétiens d’Irak. Les frères ennemis sunnites connaissent eux aussi le chemin de la rédemption. Revenez donc à Rafic Hariri et faites comme lui, occupez-vous d’économie et de développement et laissez-nous la politique, la résistance et la décision de la guerre et de la paix. Sinon… Tout le monde connaît la suite.

Aux armes citoyens ! Hassan Nasrallah vous enrôle de force. Grouillez !