Saturday, January 27, 2007
















Une "conscience" à indignation sélective

Il fait réellement pitié Salim Al-Hoss lorsqu'il se dit "stupéfait" par l'état de division des Libanais et par les " violences exécrables" dont ils sont capables. Il fait réellement de la peine quand il découvre qu'un étudiant peut se "transformer instantanément" en tueur, mais il fait franchement sourire quand il découvre tout seul et comme un grand la dynamique des affrontements interconfessionnels (lire ici son article).

Depuis qu’il a annoncé son "retrait définitif" de la vie politique et décidé de devenir la "Conscience du Liban", l'ancien Premier Ministre ne cesse de nous gratifier de ses déclarations éplorées sur le sort du Liban, de la nation arabe, voire de la planète entière.

On trouve de tout dans sa caverne à mille et une lamentations. En faire l'étalage serait d'un ennui mortel, mais il lui arrive parfois de se transformer en "donneur de leçons", alors là, ce n'est point de la pitié qu'il lui faut, mais d'une double claque, voire d'une rafale de "sahsouhs" bien sonnés, comme aiment à dire les Libanais.

Tout le monde se rappelle sa fameuse "théorie" sur le partage des tâches entre le Liban et la Syrie concernant la lutte contre Israël: "As-Soumoud" pour la Syrie et "At-Tassadi" pour le Liban. Ce qui nous conduit à accepter que le Liban soit à jamais un terrain de confrontation pour qu'un silence de cimetière puisse éternellement régner sur le Golan.

Mais là où il atteint le comble de la niaiserie, c'est lorsqu'il se met à prodiguer ses conseils à l'apprenti dictateur de Damas. Ainsi, à chaque mise sous le verrou d'un dissident syrien, Salim Al-Hoss transforme sa conscience en boîte à indignation sélective pour supplier le "jeune docteur prometteur" de relâcher l'imprudent militant.

Aujourd'hui, il avoue pour la première fois son impuissance et se met à implorer "Allah" pour qu'il soit "clément avec le Liban et son peuple" !

Au point où il en est, il ferait aussi bien de demander à Dieu de faire cesser les ingérences de la Syrie au Liban, de convaincre le Hezbollah de confier ses armes à l'Etat et d'inspirer Michel Aoun d'aller à la pêche au lieu de continuer à caresser son rêve fou et impossible de conquérir la présidence.