Tuesday, September 18, 2012
















Hassan ibn Nasrallah Al-Hanbali

Quand le malheur ne serait bon
Qu’à mettre un sot à la raison,
Toujours serait-ce à juste cause
Qu’on le dit bon à quelque chose.

Jean de La Fontaine, Le Mulet se vantant de sa généalogie

Depuis qu'il a proclamé son soutien au boucher de Damas, sa popularité de résistant irréductible a fondu comme neige au soleil. Pour les fréristes, salafistes et autres atrophiés du bulbe qui l'avaient porté aux nues lors de sa "victoire divine", il est subitement devenu l'ennemi à abattre. Même les dignitaires religieux chiites qui avaient coutume de l'encenser se sont mis à le critiquer ouvertement. Hassan Nasrallah est dans la fange et l'œil le regarde.

Seul un événement extraordinaire pouvait lui permettre de redorer son blason et regagner une aura depuis longtemps évaporée. Hassan Nasrallah en avait rêvé, Nakoula Basseley Nakoula (alias Sam Bacile) l'a fait. Un copte égyptien naturalisé américain a eu la misérable idée de s'attaquer au prophète de l'islam. Un deus ex machina qui allait offrir au cloîtré chiite l'occasion de se proclamer plus sunnite que les sunnites et de surenchérir sur les pires des salafistes. Plus sunnite que Hassan Nasrallah, tu meurs. Allons donc !

La ficelle est trop grosse et personne n'est dupe. Oublier Ali, Hassan, Hussein et déclarer subitement son amour éperdu pour Muhammad est une manœuvre de diversion aussi grossière que criminelle. Elle sert à occulter une politique de soutien actif à un tyran qui mène une campagne d'extermination quasi industrielle contre son peuple.

"Le monde entier doit comprendre que l’offense à notre Prophète aura des conséquences très graves", a dit le cloîtré échappé pour une fois de sa cave. Tu parles ! Un bout de film minable est bien plus grave aux yeux de Hassan Nasrallah que les dizaines de milliers de morts syriens. Dies ist die Welt auf den Kopf ! Oui, c'est bien le monde à l'envers, car kidnapper Muhammad pour couvrir Bachar relève d'un calcul aussi mesquin que dérisoire.